(Cevad Memduh Altar’ın 1963 yılında Tel Aviv’de düzenlenen VIII. AICA (Sanat Eleştirmenleri Derneği) toplantısında Fransızca olarak sunduğu bildiri.)
Le changement d’influence opère dans l’art une variation de sentiments et d’exécution. Il est indéniable que la Technologie Moderne -qui est également un facteur d’influence- s’impose à la naissance et au développement de l’art.
Dans quelle mesure donc, l’art arrive-il à s’accorder avec la tension technique de l’époque dans laquelle il se trouve ? Toutes influences, qui sont le début de la création artistique, se traduisant par l’expression, chaque influence sentie et vécue s’oriente d’abord vers la mémoire. C’est pourquoi dans l’art, même l’impressionnisme -qui est sentir des impressions en expressions accélérées- n’a pu se libérer de l’intermédiaire de la mémoire.
Dans l’art, le passage d’une perception à une autre nécessitant, d’après l’ancienne technologie, des intervalles assez espacés, quelle est la position de la création artistique par rapport à la technologie moderne qui, en notre ère, dépasse les intervalles de temps et d’espace ?
C’est deux faits importants que l’on rencontre dans l’écoulement du temps, doivent être naturellement recherchés, avant tout, dans le contraste de l’Équilibre Statique et de l’Equilibre Dynamique.
L’Équilibre Statique, c’est reproduire, imiter plus ou moins fidèlement la nature ou bien déformer celle-ci à l’avantage de la reproduction sous une forme de compréhension subjective. Et ceci mène aux tendances différentes des créations concrètes et figuratives.
Quant à l’Équilibre Dynamique dans l’art, qui se base sur la Technologie Moderne, celui-ci sert d’intermédiaire à l’artiste pour se remémorer la couleur, l’ombre-lumière, la forme, le rythme, le volume d’abstraction, qui changent avec rapidité et dont il est difficile de saisir les formes de perspective.
De temps en temps même, cet équilibre écartant la mémoire, permet à l’influence et à la création de surgir en une seule synthèse. Comment cela ne peut-il pas être, puisque des successions des riches perspectives découvertes le jour, il ne reste rien le soir dans la mémoire.
Dans ce cas, est-il donc possible de localiser aisément un déversement d’influence si rapide ? Ceci démontre qu’après l’œuvre l’équilibre statique qui prend jour plutôt par la répétition de la nature, l’imposition du dynamisme de la technologie moderne sur la création artistique actuelle, n’est pas autre chose que le développement naturel de l’art.
Il en est de même dans l’art du portrait où, si l’on y remarque une sorte de réalisme, la construction anatomique se trouve maintes fois déformée à l’avantage de l’expression.
Pour pouvoir accéder à un point de vue libéral de l’art, il faut d’abord pouvoir répondre à cette question : Est-il encore possible avec la rapidité dans laquelle s’écoule aujourd’hui la vie, que le spectateur prenne un goût condensé de l’art ?
Il est indubitable, que l’art moderne, qui demande à l’homme de notre siècle une compréhension et une exécution dynamique, a besoin d’artistes, de critiques d’art et d’un public cultivés qui ne peuvent être comparés à ceux des époques où l’ancienne technologie régnait.
C’est seulement avec des éléments de cette formation qu’il est possible de connaitre le passé et de formuler un diagnostic exacte pour le présent et le futur. Et c’est de nouveau la pénurie d’élément de cette condition de base, mis à jour par la technologie moderne, qui engendre les graves conflits de point de vue.
Toutefois il faut également tenir compte des différences de niveaux de culture des individus et des peuples qui vivent dans des contées diverses. Mais dans ce cas même, il faudrait que les individus et les peuples s’orientent plus que jamais vers l’art. Malgré l’intégration de sens et de création apportée par la technologie moderne, il faudrait autant que l’artiste, que le critique d’art et même le spectateur, s’efforcent de réviser les divers conflits.
C’est une réalité que la mécanisation qui augmente constamment le rendement matériel, diminue à la même proportion le pouvoir imaginatif de l’homme. Ce fait est un obstacle à l’indépendance de la pensée et de l’imagination, car ces deux sources sont deux facteurs imminents, procurant à l’art sa culture.
Comme dans toutes choses dans l’art aussi, l’influence nait d’une sursaturation d’influences antérieurs. Donc, une influence sursaturée qui a révolu son époque, gagne à être une influence de culture ultérieure. La technologie moderne découlant d’une sursaturation de la technologie précédente, n’est pas sans tradition, c’est-à-dire sans culture.
D’où l’on peur déduire que pour l’artiste, progresser continuellement ou ne pas tarder, dépend uniquement de sa capacité d’équilibrer l’ancien et le nouveau. C’est pourquoi, parallèlement à l’influence et à la réalisation dynamique, il serait à souhaiter un rapprochement entre le public et l’art classique.
Ceci démontre également que la synthèse d’équilibre obtenue par la participation de la culture au dynamisme de la technologie moderne ne peut être acquise dans l’art qu’avec le concours d’un raisonnement juste et d’une saine imagination.